Pistes d’animation avec l’outil « Gestion des imprévus à mon domicile »
Ces propositions d’animation avec l’outil « Gestion des imprévus à mon domicile » sont issues de séances que nous avons eu la chance d’animer auprès de personnes fragiles dans leur autonomie au sein de leur logement lors de la phase de test du projet.
- Animation orale avec un groupe de 4 à 6 participants – Cycle de 6 séances de 2h
- Animation lors d’entretien individuel – 45 minutes – cycle de 1 à 4 entretiens
Selon le cadre d’utilisation de l’outil « Gestion des imprévus à mon domicile », en fonction des objectifs poursuivis, du profil et des besoins de personnes accompagnées, l’utilisation de l’outil pourra être envisagée de différentes manières. Il pourra impulser des temps d’animations oraux autour des cartes, permettant de s’enrichir mutuellement des expériences et propositions de solutions de chacun. Il pourra donner lieu à la construction d’un recueil (collectif ou individuel) des ressources et des propositions de réponses aux problèmes pour la gestion des imprévus. Pour les plus fragiles dans leur autonomie, il pourra amener à un travail plus individualisé en s’appuyant sur la démarche induite par le livret pour faciliter la recherche de solution et aller vers plus d’autonomie et de sérénité dans la gestion des différents imprévus auxquels nous sommes tous confrontés.
Vous trouverez donc ci-dessous une douzaine d'idées d’animation de séances en s’appuyant sur les cartes et le livret « Gestion des imprévus à mon domicile ». Beaucoup d’autres mises en œuvre de l’outils restent à imaginer, on compte sur vous et n’hésitez pas à les partager avec nous, afin d’enrichir cette page 😉.
- Le choix : Etaler toutes les cartes devant les participants. Chacun choisit 3 cartes. Tour à tour, chaque participant montre et décrit la carte de son choix. Lancement du débat sur la réponse à apporter . Après le temps de discussion, arrêter pour chacun le plan d’action qui lui semble le plus pertinent. Le « + » de cette formule d’animation : impliquer les participants lors du choix des cartes en début de séance, et ainsi en fonction du type de cartes choisies avoir une idée des centres d’intérêts et des principales préoccupations des personnes (préoccupations financières, matérielles, relationnelles, administratives).
- Le hasard : Choisir tour à tour une carte au hasard et en débattre collectivement. L’intérêt de ce fonctionnement est de se rapprocher du réel, dans le sens où l’on ne prévoit pas les imprévus ! Il a aussi l’avantage d’obliger à réfléchir sur des mises en situation que l’on n’aurait pas forcément choisies de son plein gré, mais qui peuvent néanmoins se présenter.
- Par thème : Selon les profils des personnes accompagnés il peut être intéressant de constituer des groupes en fonction d’une thématique plus précise. Par exemple « gestion des problèmes matériels ou techniques » dans son logement. Les cartes sont réparties en 5 thèmes, chacun est associé à une couleur (Des imprévus liés à des problèmes matériels ou techniques, des difficultés d’ordre physique ou psychologique, des difficultés liées à des problèmes d’organisation, des difficultés d’ordre relationnel, des difficultés administratives).
- Le duel : Constituer deux équipes, qui devront tour à tour résoudre une situation problème (piochée au hasard ou choisie par l’animateur). Chaque équipe expose alors sa solution et marque plus ou moins de points selon si la réponse est adaptée et complète. Tenir un tableau des scores.
- Trier, classer, hiérarchiser : Proposer quelques cartes (par exemple 6, choisies au hasard ou sélectionnées par l’animateur) et les trier selon un critère précis : fréquence de survenue de ce problème, niveau de difficulté à le résoudre, estimation de la gravité, dangerosité, comment je vis émotionnellement cette situation (du plus au moins difficile). Cette formule d’animation permet de voir que chaque situation est vécue de manière très différente d’une personne à l’autre. Par exemple, la situation de la « carte n°36 - j’ai mangé un yaourt périmé » peut être vécue comme très grave et anxiogène pour certaines personnes et anodine pour d’autres.
- Sélection des cartes et mises en situation : L’animateur choisit en amont de la séance les cartes sur lesquelles il pense qu’il est le plus pertinent de faire réfléchir le ou les participants. Il peut choisir des cartes « faciles » si l’objectif est la mise en confiance, ou alors des cartes plutôt « difficiles » si son objectif est de tester, évaluer ou éprouver la capacité de la ou les personnes à gérer les situations proposées. L’animation peut être menée collectivement ou individuellement.
- Vrai / faux : L’animateur choisit une carte et formule des questions pour éprouver la capacité de réponse des personnes. Exemple : « Carte n°90 - j’ai perdu ma carte vitale ».Questions possibles : La carte vitale et la carte de mutuelle c'est la même chose / VRAI ou FAUX. La carte vitale est strictement personnelle / VRAI ou FAUX. Si j'oublie ma carte vitale pour une consultation chez le médecin, je ne serai pas remboursé / VRAI ou FAUX, etc.
- Le récit / l’anecdote : L’animateur ou un participant propose une carte. Chacun est invité à raconter une anecdote en lien avec le sujet ou le thème de la carte. Exemples :
« Carte n° 82 - J’ai égaré mes clés », reformuler en « Qu’avez-vous déjà perdu ou égaré ? ».
« Carte n° 27 - Cambriolage », reformuler en « Vous êtes-vous déjà fait voler quelque chose ?
« Carte n°89 - J’ai une flaque d’eau dans mon salon », reformuler en « Avez-vous déjà géré une fuite d’eau ou un dégât des eaux ? »
- En sous-groupe : chaque groupe réfléchit à des solutions sur les même cartes (par exemple 5 cartes) et fait ensuite une restitution à l’autre groupe.
Temps 1 : choisir les cartes.
Temps 2 : chaque groupe réfléchit comment réagir face aux situations problèmes proposés et élabore les plans d’action.
Temps 3 : chaque groupe propose ses solutions.
Travailler en sous-groupe peut favoriser l’expression de certaines personnes du fait de la taille réduite du groupe, mais ce type d’organisation de séance est plus simple à conduire avec deux animateurs et deux espaces pour séparer les groupes lors du temps 2.
- Binôme et/ou pair-aidance : Proposer des séances en binôme, pour envisager une résolution de problème à deux (entraide). Ou alors par la mise en place de séance en pair-aidance lorsque cela est possible.
- Entretien individuel : Lorsque l’animation en groupe n’est pas possible ou pas souhaitée. L’entretien individuel facilite l’expression, met le participant plus en confiance, permet de formuler des réponses plus individualisées, permet d’amener la discussion sur des sujets qui ne serait pas faciles à aborder en groupe.
- Inventer/compléter: inventer de nouvelles mises en situation ou imprévus au plus proche des préoccupations des participants et du moment. En réalisant vos propres images, ou en modifiant les textes des images proposées afin de proposer une nouvelle interprétation de l’image.
- Utilisation du livret : Comme avec les cartes, l’utilisation du livret permet d’éprouver sa capacité à gérer les imprévus, mais c’est également une aide précieuse et progressive pour construire un plan d’action individualisé et surtout se rassurer à l’aide de l’espace « mémo/contact » pour savoir vers qui se tourner en cas d’imprévu plus complexe à gérer. Au fur et à mesure de sa personnalisation, le livret devient alors un document ressource sur mesure pour la personne accompagnée. Si bien entendu l’animation et l’utilisation du livret prend plus de temps, il permet aussi d’ancrer plus solidement les apprentissages et les informations et ainsi aider les personnes les plus fragiles à consolider leur autonomie en construisant leur « livret compagnon ». Le livret s’utilise en complément des cartes ou indépendamment, collectivement ou individuellement (En entretien individuel ou dans un cadre familial ou lorsque la participation à des animations en groupe n’est pas possible ou pas souhaité).
Pour chaque mise en situation la démarche induite par le livret est composée de 7 étapes permettant d’appréhender, de comprendre et de résoudre la situation problème :
- Un point sur son état émotionnel face à cette situation
- Une estimation de la gravité de la situation
- Une réflexion sur le délai d'action dont je dispose pour agir
- Un point sur ma capacité à gérer la situation de manière autonome ou la nécessité de demander de l'aide
- Un point sur les conséquences et les points de vigilances dans la gestion de la situation
- Un espace "Plan d'action" pour détailler les différentes étapes pour faire face et résoudre le problème
- Un espace "mémo contact" (Lien et photo mode d’emploi)
Pour construire le plan d’action, vous avez la possibilité d’imprimer et d’utiliser des « 20 cartes action ». Le contenu et la forme du plan d’action dépend des capacités de chacun. La trace pouvant être écrite (manuscrite ou imprimé), visuelle (dessins, photos, schéma), ou encore sous la forme vidéo ou audio.